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"Le pays à l'envers" est le conte romancé d'une autobiographie centrée sur les désordres psychiques, entre une quête mystique et une pathologie maniaco-dépressive, sous forme du premier volume de l'histoire vécue d'un aller-retour au pays de la folie. Ce livre, premier d'un trilogie, décrit du dedans toutes les perceptions d'une aventure intérieure, débutant par le refus de la vie "normale", celle d'un jeune chef d'entreprise. Celui-ci décide un beau jour de rejetter toutes les pressions de son milieu pour se livrer corps et âme à ses pulsions qui vont l'amener d'abord à se retirer en pleine nature, avant d'en être rejetté, puis à se retirer de nouveau dans la solitude. Ces deux premières phases seront les déclencheurs d'une mise à l'écoute de phénomènes hors normal, ce qui va bientôt faire basculer le personnage dans un monde peuplé de perceptions qui n'appartiennent qu'à lui... |
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Le pays à l'envers, préambule.
Dorénavant,
le monde est loin, je les vois tous comme de minuscules silhouettes sans
voix, derrière le voile d'une brume artificielle, de gaz et de
vapeurs urbaines, délétères. Cet avant s'estompe
un peu plus chaque jour, et m'apparaît comme un mauvais rêve,
dont je suis enfin sorti. Voilà, c'est le réveil. Là,
tout est net, les formes, les teintes, les sons, les odeurs, je n'ai qu'à
laisser mes sens me ramener à la vie. Je me sens fluide, traversé
par d'autres fluides, qui me gavent de sensations. Nul besoin de penser,
de calculer, de raisonner, au contraire. Je suis présent à
ce qui m'entoure et plus j'agis instinctivement, plus je rejoins le réel,
qui est simple, bienveillant, évident. Je vais devenir arbre, eau,
animal, puisque l'homme que j'habite peut aller à la rencontre
de toutes ces formes de vie. Jour après jour, je me rapproche d'elles
à en devenir intime. Le silence premier se peuple de présences,
de chaleurs, d'ondes, qui me traversent parfois, quand tout mon être
a su se tendre vers elles.
Enfin,
j'arrive en haut de la grande combe, et si la nuit arrive, peu importe,
je me sens proche de mon repos. Guidé par "autre" chose,
je ne me soucie guère de l'absence de lumière... A tâtons,
je plonge dans ce vallon miniature dont j'ai étudié chaque
parcelle sur les cartes, et dont j'ai l'impression de connaître
l'intimité. Bientôt, je quitte tout sentier visible pour
pénétrer dans les fourrés qui ne m'effraient pas,
car il n'y a plus de place en moi pour le doute. Parfois à quatre
pattes, jurant sous l'effort pour relever le sac de fonte pendu à
mes épaules, mais heureux, finalement ce sont les herbes couchées
ou les branches brisées qui m'indiquent le chemin : c'est le passage
des sangliers. Au milieu de la nuit, enfin, ça y est, je suis "chez
moi". Je reconnais la terrasse, ou plutôt je la devine autour
de moi, puisque par déduction, ce deuxième faux-plat indique
l'endroit qui était "celui-là". Je trouve dans
l'obscurité l'endroit que je connais d'un rêve : c'est sous
ces gros pins, au milieu d'un delta miniature autour duquel s'écoule
l'eau qui vient de la source, devant un petit espace dégagé
recouvert d'un gros foin. A moitié incrédule de bonheur,
je peux enfin poser mon barda, monter mon abri de toile, avaler quelques
fruits et du pain, puis comme ivre, sombrer dans l'oubli.
Là,
c'est trop fort, j'entends clairement valdinguer mes quelques ustensiles
de cuisine, proprement rangés autour du feu. Me sentant comme violé,
j'enfile instantanément mon jean terreux et mon pull, pour affronter
les deux gêneurs. Alors que la glissière de ma tente s'est
à peine faite entendre, je les entends qui s'esclaffent, probablement
surpris d'avoir pu faire tant de bruit avant que je ne réagisse.
Et quand enfin je m'extrais de sous la toile, c'est pour me retrouver
face à deux tueurs en tenue militaire, dont l'un des deux tient
son fusil à deux mains, crosse sous le coude et canon dans ma direction.
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